Futur ou conditionnel : comment ne pas tomber dans le piège ?


L’erreur de conjugaison à la première personne du singulier est courante : doit-on mettre un « s » final (conditionnel) ou pas (futur) ?

C’est une question qui est souvent posée.


🎷 En premier lieu, qui dit conditionnel dit souvent…condition !
« Si j’étais riche, je ferais plein de cadeaux à mes amis. »

🎺 Mais il exprime aussi une incertitude ou un souhait.
« J’aimerais venir pour Noël, mais je n’ai pas encore les dates de mes congés ».

🎻 Enfin, il va aussi de pair avec la politesse.
« Pourrais-tu me passer le sel ? » est toujours plus agréable à entendre que « Passe-moi le sel ! »

Vous ne voulez pas vous poser toutes ces questions ?

👉 Reformulez votre phrase en passant du « je » à « nous » .

Exemple :
J’achèterai cette maison / Nous achèterons cette maison (C’est sûr)
J’achèterais cette maison / Nous achèterions cette maison (Si…)

Et, s’il vous faut plus d’accompagnement sur le sujet, je me ferai un plaisir de vous aider.😀

Comment faire le moins de fautes d’orthographe possible ?🤔

Dans un récent article, Linternaute.com a proposé 3 pistes pleines de bon sens, auxquelles j’ajoute quelques précisions:

👂 Relire son texte à voix haute
Je le fais moi-même sur mes propres posts avant de les envoyer. Et cela m’a permis plus d’une fois de débusquer une coquille, une erreur d’accord, ou une phrase peu claire.

📙 Se (re)mettre à la lecture
Inutile de courir vous acheter le dernier Goncourt, ou de ressortir l’œuvre complète de Proust 😏! Mais lire régulièrement, en faisant appel à votre mémoire visuelle, vous donne inconsciemment certaines clés de l’orthographe et, plus largement, du français.

💻 Privilégier stylo et papier en lieu et place du clavier
Ecrire soi-même nécessite d’être plus attentif, non seulement à la calligraphie mais aussi à l’orthographe et aux règles grammaticales. Comme on le dit souvent : c’est en forgeant qu’on devient forgeron !

A ces 3 points, j’ajouterais un 4ème, que j’utilise parfois : en cas de doute sur l’orthographe d’un mot, et en l’absence de dictionnaire, écrivez-le sous différentes façons. Il y a de grandes chances qu’un « Eureka, j’ai trouvé ! » s’immisce dans votre esprit 😅 !

Enfin, si tout cela ne suffit pas, ou si vous souhaitez vous améliorer plus rapidement, n’hésitez pas à me contacter pour une formation sur-mesure😉.

FORMATION en français : VIRGOLA s’installe
à Manosque

A compter du 5 juillet 2023, Marc PUTOD, notre spécialiste de la langue française, sera présent tous les mercredis à l’adresse suivante :

Aux Petits Soins, 10 rue Guilhempierre, 04100 Manosque (de 9h à 18h)

Ses missions ce jour-là :

  • Correction et/ou rédaction de tous vos écrits : lettre administrative, courrier de contestation, lettre d’amour, discours, etc. (Sans rendez-vous)
  • Ateliers individuels ou collectifs (4 personnes maximum) autour de la langue française : orthographe, vocabulaire, rédaction d’un mail, etc.

Plus d’informations :

  • Par mail : formation-langue-francaise@virgola.fr
  • par téléphone : 07 50 03 20 69

Musique et orthographe

La musique adoucit les mœurs… et le métal vous rend bon en orthographe ! 🤘

Je n’invente rien ! Selon un vieil article de 2019, les adolescents qui écoutent du rock et du métal sont meilleurs en orthographe. Mieux encore : la région qui arrive en tête de l’étude menée par le Baromètre Voltaire – sérieuse, donc – est le Pays de la Loire, région où se passe chaque année… le Hellfest (le plus grand festival français de métal, pour ceux qui l’ignoreraient) !!! CQFD 😉

Et, si vous croyez encore que le fan de hard-rock, de death-metal ou de black-metal, pour ne citer que ces sous-genres, n’est qu’un illettré bagarreur buveur de bières à gogo, détrompez-vous ! Selon Corentin Charbonnier, docteur en anthropologie, plus du tiers des festivaliers du Hellfest ont un niveau Bac+5 ! Alors, ok, ça ne veut pas dire qu’ils ont un bon niveau d’orthographe. Mais, dans tous les cas, ils savent apprendre. Et davantage encore s’ils jouent d’un instrument (vous vous doutez bien que je ne parle pas de la flûte de Pan, là😉).

Cela dit, même si vous n’êtes pas fan de ce genre musical, ça n’est pas grave : je pourrai vous aider à améliorer votre communication en français, qu’elle soit écrite ou orale, ou vous assister sur divers points rédactionnels.

N’hésitez pas à me contacter.

Pernicieux anglicismes…

A l’heure où l’Angleterre est déchirée entre les (fausses ?🤔) confidences du Prince Harry et les conséquences du Brexit, il est bon de rappeler que nos histoires sont intimement liées : Guillaume de Normandie (dit le Conquérant), devenu roi d’Angleterre ; Aliénor d’Aquitaine, reine de France, puis d’Angleterre ; Maison Plantagenêt, à la fois puissante en France et régnant sur l’Angleterre (d’où la Guerre de 100 ans) ; bataille de Waterloo, qui obligea Napoléon à abdiquer une deuxième fois ; appel du 18 juin 1940 ; tournois des 5 (puis 6) nations ; passage inoubliable de Chris Waddle à l’OM 😅; etc.

Tout cela a considérablement impacté nos langues, comme l’explique notamment l’article  “La moitié de la langue anglaise est issue du français” | lepetitjournal.com: de nombreux termes anglais ont pour origine des mots français, même si, avec le temps, ce lien s’est dilué.

A l’inverse, et particulièrement depuis la fin de la seconde guerre mondiale, l’anglais s’invite de plus en plus dans nos conversations, et particulièrement dans le monde des affaires, où il s’est imposé en maître incontesté, avec parfois un abus certain, des mots français parfaitement adaptés existants déjà.

En effet, si, par exemple, faire un brainstorming peut avoir du sens, pourquoi parler de team quand on a une équipe ? De meeting plutôt que de réunion ? De reporting au lieu de rapport ou compte-rendu ? De confcall pour une conférence téléphonique ? De feedback plutôt que de retour ? La liste est longue et n’a de sens qu’en présence de relations internationales. N’en déplaise à certaines entreprises françaises qui ont choisi de ne parler qu’en anglais sur notre territoire, cela ne peut conduire qu’à un appauvrissement de la communication et/ou un allongement du temps consacré aux échanges (à moins de n’avoir affaire qu’à des collaborateurs parfaitement bilingues… ce qui n’est pas particulièrement courant en France !🤨),

Alors, certes, toute langue doit évoluer, et ne pas rester figée : la langue française ne tient-elle pas sa richesse des nombreux mots qu’elle a aussi empruntés aux idiomes étrangers ? Mais est-ce une raison pour la niveler vers le bas, en la gavant d’anglicismes, juste pour montrer qu’on est « hype » ?  😢

CM2 et adultes : tous ensemble 😉

Vous n’avez pas pu passer à côté de cette information la semaine dernière : le niveau des élèves de CM2, évalués sur la même dictée, a fortement baissé depuis 1987 . Et cette diminution les concerne tous, comme en témoigne le tableau suivant :

Répartition du nombre d’erreurs faites à la dictée (en %) :

Aucun texte alternatif pour cette image

Comme vous le constatez, ces chiffres sont effarants, et vont bien au-delà de la simple moyenne du nombre de fautes (19.4), qui a doublé durant ces 34 ans. Dit autrement, c’est encore plus frappant :

–         Seul 1 enfant sur 50 a fait moins de 2 erreurs (contre 1 sur 8 en 1987)

–         Seul 1 enfant sur 5 a fait moins de 10 erreurs (contre 3 sur 5 en 1987)

–         3 enfants sur 5 ont fait plus de 15 erreurs (contre 1 sur 4 en 1987)

–         1 enfant sur 4 a fait plus de 25 erreurs (contre 1 sur 14 en 1987)

Dans le détail, si les erreurs lexicales restent le moins fréquentes, excepté sur les adverbes, c’est l’orthographe grammaticale (particulièrement les règles d’accord sujet-verbe et ceux liés au participe passé) qui a subi la plus forte baisse du niveau. Ci-dessous la dictée en question avec, en gras, les mots dont le taux de réussite a perdu plus de 15 points durant cette période :

Le soir tombait. Papa et maman, inquiets, se demandaient pourquoi leurs quatre garçons n’étaient pas rentrés.

-Les gamins se sont certainement perdus, dit maman. Sils n’ont pas encore retrouvé leur chemin, nous les verrons arriver très fatigués à la maison.

– Pourquoi ne pas téléphoner à Martine ? Elle les a peut-être vus !

Aussitôt dit, aussitôt fait ! A ce moment, le chien se mit à aboyer.

Etonnamment (ou pas !), j’ai retrouvé le même type d’erreurs avec les adultes que j’ai suivis jusqu’ici. De votre côté, auriez-vous fait mieux ?

Si non, sachez que VIRGOLA peut vous aider à rectifier le tir et propose une formule complète, ou des modules à la carte, en présentiel ou à distance, en individuel ou en groupe. N’hésitez pas à me consulter pour de plus amples renseignements.

Pour ceux qui le souhaiteraient, le rapport complet est ici : Les performances en orthographe des élèves de CM2 toujours en baisse, mais de manière moins marquée en 2021 | Ministère de l’Education Nationale et de la Jeunesse

RIP Imparfait du subjonctif

«Je vous parle d’un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître (…) » (La Bohème ; Charles Aznavour)…et la plupart d’entre nous également !

Eh oui, car, à part dans la phrase scabreuse Il eût fallu que je le s…, que beaucoup ont déjà citée ou entendue😉, l’imparfait du subjonctif a disparu de nos échanges, qu’ils soient écrits ou oraux. Au mieux, il est utilisé de-ci de-là par quelques irréductibles gaulois esthètes de la langue française, soucieux de faire un ou deux effets littéraires bienvenus.

C’est pourquoi, de mon côté, même si je suis sensible à son aspect chantant (J’aurais voulu qu’ils vinssent sonne tellement mieux à mes oreilles que Ah, s’ils étaient venus), je ne l’enseigne pas… d’autant plus qu’il se forme sur une base de passé simple, à son tour en voie de disparition !😓

Doit-on le regretter ? A chacun son avis. Mais sachez que son enterrement ne date pas d’hier : dès 1901 – il y a donc plus d’un siècle – une réforme de l’enseignement tolérait déjà son remplacement par un subjonctif présent dans certaines conditions. Le fait que nous le lisions encore dans quelques  textes contemporains démontre la lenteur de son agonie ou, comme le diront les partisans d’une simplification du français à outrance, son maintien sous respirateur artificiel par une poignée de traditionnalistes rétrogrades (Oui, je sais : c’est un pléonasme😏).

Je voudrais néanmoins vous partager quelques-unes des savoureuses phrases que ce temps oublié a engendrées :

–       Il serait dommage qu’à trop manger de gâteaux, un jour vous en pâtissiez (verbe pâtir)😅

–       Ce que vous écrivîtes dans la marge, encore eut-il fallu que nous l’observassions (et non pas observation)

–       Docteur, ma femme est clouée au lit, je souhaiterais que vous la vissiez (verbe voir)😜

–       J’aurais aimé qu’elle grognasse un court instant plutôt qu’elle ne tirasse une sale gueule durant un long moment. (verbes grogner et tirer)

Après cela, êtes-vous toujours convaincu que ce temps devait disparaître ?😉

L’accent circonflexe n’est pas mort

« La réforme orthographique de 1990 veut tuer l’accent circonflexe », avait-on pu lire dans les journaux quelques années plus tard, lorsque les éditeurs de livres scolaires avaient (enfin ?🤔) décidé d’en tenir compte.

Pourtant, ces titres sonnaient un peu comme les unes des magazines people : sensationnelles au premier abord, mais assez creuses dès lors qu’on s’intéresse au contenu des articles.😅

Car, si, en rendant facultatif le port du chapeau sur la plupart des « i » et de nombreux « u », certains ont peut-être regretté de ne plus avoir à utiliser de belles astuces comme le chapeau de la cime est tombé dans l’abîme 🤓, l’impact, au final, reste mesuré. On pourrait même qualifier cette réforme de salutaire quand on pense à des mots comme paraître, entraîner, ou île, dont on ne savait jamais s’ils portaient cet accent spécifique. A ce propos, si on pense à une célèbre œuvre de Stevenson, est-ce que le trésor est moindre si son ile n’a plus d’accent ? Que nenni !😉

Mais, en dehors de cela, rien n’a changé et c’est, à mon sens, tant mieux.😀

En particulier -et j’imagine que plusieurs d’entre vous trouveront cela anecdotique -, les rédacteurs ont pris soin de préserver l’histoire en sauvant de nombreux chapeaux présents sur les « a » et les « o », qui étaient venus remplacer au pied levé des « s » devenus défaillants, tout en gardant une certaine longueur de prononciation : hôpital / hospital, bâtir / bastir, hôtellerie / hostelerie, etc. A noter d’ailleurs que ce « s » est resté sur certains des mots qui en découlaient : arrêt-arrestation, forêt-déforestation, fenêtre-défenestré, etc.

Mais, surtout, la réforme maintient un des rôles principaux de l’accent circonflexe : distinguer les homonymes et, par là-même, permettre la bonne compréhension d’un texte.

Pour exemple, le célèbre : « Je vais me faire un jeûne » vs « Je vais me faire un jeune » en est une truculente démonstration !

On pourrait citer aussi, en les illustrant :

–       Les fruits situés près du mur sont mûrs.

–       Es-tu sûr que les pâtes sont sur l’étagère ?

–       Le solde du compte m’est .

–       Une de ses tâches principales aujourd’hui est de nettoyer la tache sur sa veste.

–       Il croit que la montagne croît chaque année !

–       …

Bref, et quoi qu’en disent encore certains grincheux fâchés avec l’orthographe, l’accent circonflexe reste indispensable à la langue française… Longue vie au chapeau !!! 🎆🎆

Otenpourmoi

S’il fallait effectuer un classement des expressions les plus utilisées dans le monde de l’entreprise, nul doute que la fameuse « otenpourmoi », souvent employée en réunion dans un (faux ?😜) but d’apaisement pour indiquer qu’on reconnait son erreur, ferait partie du podium.

Mais comment s’écrit-elle ? Si le débat a pu fait rage près des machines à café 🌩, il est temps de tordre le cou aux mauvaises orthographes, en dévoilant, sans plus de suspens, l’heureuse gagnante validée par l’Académie française :

🎆🎆🎆 AU TEMPS POUR MOI 🎆🎆🎆

En effet, même si son origine militaire (le soldat qui doit reprendre le temps pour défiler correctement ; ça doit rappeler quelques souvenirs aux plus vieux d’entre vous… dont moi !😉) est aujourd’hui contestée par certains linguistes, il ne faut pas la confondre avec autant pour moi qui sous-entend une égalité quantitative, et qu’on pourrait remplacer par « il en est de même pour moi », « je voudrais la même chose » ou – version Guignols de l’Info (dit par la marionnette de Maradona)- « pareil, pareil, pareil…pareil que Miguel » 😂.

Bref, en cas de doute à l’écrit, le mieux est encore de … reformuler votre phrase !😋